1893. Dans la belle cité de Diarbékir (sud-est de l’Empire ottoman) vit la famille Hagopian, selon les traditions séculaires de leur culture. Rose, la cadette, fière et déterminée, aspire à une vie choisie, sans mariage arrangé. Elle a vu partir avec envie ses trois frères pour l’Europe. Elle, a la passion de la langue française et du théâtre. Mais de plus en plus des actes de violence visent les chrétiens, et la communauté arménienne en particulier. Ils sont le fait de pillards kurdes, présents dans cette partie orientale d’un empire gouverné par un sultan qui ferme les yeux sur leurs exactions, quand ses troupes n’y participent pas elles-mêmes… Partie pour Constantinople, Rose voit son destin basculer grâce à sa rencontre avec Sarah Bernhardt, en tournée pour la pièce Ruy Blas. Si proche de son rêve de scène mais si douloureusement loin des siens, la jeune fille ne peut que se révolter des violences, pillages, assassinats qui touchent sa communauté. Aussi entre-t-elle en résistance tandis que sa famille s’exile sur la seule terre d’accueil possible alors : la France, Marseille puis Paris.
Entremêlant personnages de fiction et figures historiques, ce roman rend hommage aux personnalités (l’ambassadeur Paul Cambon, Jean Jaurès, Georges Clemenceau…) qui, avant le génocide de 1915, se mobilisèrent en faveur du peuple arménien.
Corinne Zarzavatdjian est une auteure et comédienne d’origine arménienne. Avec cœur et passion, elle veut témoigner de la culture et de l’histoire méconnues du pays de ses ancêtres. Elle a cosigné avec son frère le livre Cuisine d’Arménie, préfacé par André Manoukian (Solar, 2017) et publié L’Arménie et les Arméniens de A à Z (Gründ, 2020).